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L’ors é lo pégno berdjé

Quemeun-a: Alèn
Catégorì: Conte pe le mèinoù

Dedeun eun pégno métcho solette a lolón di boque restave eun ioù ommo é son nevaou. Vardavon eun tropé de fèye, caqueun-e l’ian blantse é d’atre nèye. Lo méinoù mén-ave le fèye eun tsan pe lo boque. Eun caésèn lo pi cocoleun i di : « Sé praou que l’amerià péqué l’erba frétse di prou, ma salla dèi étre séyaye é catchaye i pailleue pe vo nourì d’iveur.
Pe lo boque, protso di métcho, n’avie eun prou avoué eunna goille i mentèn. Lo pégno berdjé s’arétave lé tcheu le dzor devàn que torné i métcho : « dizevouette… trentecattro… seuncanta… » : contave le fèye attendèn que béavon.
Eun dzor, can l’ian lé, l’a vi arrevé eun gro ors : « Lo boque l’et de mé, é te bétche déon pa étre inque… », di l’ors eun féèn sémblàn de attaqué le fèye. Lo berdjé adón lo sepléye : « Soplé, éparma mon tropé, pagràn é mé n’en djeusto so pe vivre ». L’ors adón se dresse su le patte de déré é di : « Volo te baillé eunna chanse. Se te eundévén-e mon adzo te lèiso te fèye. Te pou lèi pensé canque a demàn, no véyèn inque a la méma ovva.
Lo berdjé, tracachà, torne vitto i métcho é conte sen que l’et acapitoù i pagràn. Lo ioù pense eun momàn, apré di : « Tracasa-té pa, mon pégno, troen poué eunna soluchón. Pa poué deutte qu’eun gro ors sisse pi feun qu’eun ioù ommo ! Seutta véproù te va, comme la coutimma, eun tsan i fèye pe lo boque : eun attendèn, te coueuille totte le vatchoulle que te vèi é te coppe le brotte avoué le foille a totte le verne que te troue.
Lo pégno berdjé fé sen que l’avie deutte-lèi son pagràn, coueuille totte le vatchoulle que acappe é le brotte avoué le foille, que euntsaille a lolón de la goille, é can mouisse lo soléi lé-z-atatse avoué de fiselle que groppe d’an planta a l’atra itor di prou. Fenì tot si travaille i pense : « Aya me reste pamé d’atro a fée que me catché déré eun bouèissón é attendre ».
Can la leunna se lève, l’ors arreuve. Tot ébaì, se dresse su le patte de déré é reste avoué la botse iverta : « Que de babaroille, que de fafaroille ! Magré me sént an, n’é jamé iu-nen seu tan ! ». Can la leunna se catse, lo berdjé, que l’avie bièn sentì, queutte la catsetta é torne i métcho to contèn : « Ah, aaaah, mon pagràn l’a fran ayaou eunna bon-a idé ! ».
Lo dzor apré l’et alloù abéé le fèye. To de chouitte l’ors arreuve eun dandaèn, se lève su le patte de déré é lèi demande : « Adón, sa-teu me dée véo de-z-àn n’é ? ». « T’a sént an - lèi répón lo mignó - é l’é lo momàn que te t’en alisse ! ». L’ors, eunmalechà, se mor eunna patta é scappe i fon di boque de iaou torne pamé.

Tiré de : Alexis Bétemps, Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection Le miel des contes, Imprimerie Slatkine, Genève, 2006.

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L’ors é lo pégno berdjé

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Ita

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006

Fra

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006