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Lo sailloi di Mèizon-ette

Commune: Saint-Nicolas
Catégorie: Légendes

Lo propriétéo de la montagne di Mèizon-ette l’ayè a son servicho eun bon sailloi que l’ayè léichà su lo poste a la dezarpa, de magnii que l’usse euncò (euncó?) contenuà son traille devàn que fusse aroo l’iver, eun sognèn la produchón de l’etsotèn canque i momàn de béichè de la montagne. An demendze, a la chortia de messa, can mimo, lo patrón l’a apesè son domesteuco que acompagnoo tranquillamente le dzouin-e (dzouin-o?) de la parotse que l’ion eun tren d’allé (alé?) i cafì de Fossó. L’a pensó to de suite a se fontin-e abandoun-éye que l’arion possù éihé robéye pe le lar é adòn l’a desidó su lo momàn de baillé an boun-a lesón a hi dzouin-o pocca responsoblo. L’è partì de radze su eun montagne avouì son oizì su le-z-epole. Can l’è aroo a la crotta de la montagne l’a po ai de problème a uvrù la porta, l’è euntrò (entró?) to satisfè é l’a euncomenchà, avouì la fèibla lemie d’an tsandèila, a éitché le fontin-e que l’ouillè porté ià. L’a cherdu-nèn an trien-a euntrì le pi dzente, le-z-à tchardjéye su son oizì é s’è dirijà a la chortiya, mi su lo pasadzo de la porta l’è éihó blocó to ret p’an drola de fouse. L’ie pomì bon de fée lo mouendro mouvemàn avouì to lo pèis di fontin-e su le-z-epole. É lo ten pasoo pomì, come (comme?) se fusse éihó paralizó llu étò su la porta de la crotta. I mimo ten i veladzo, le dzouin-o l’ion aroo i bistró sensa tro se brivé, l’ayón comandó da (de?) bèe, s’ion prèi lo plèizì de squersé euntrì leur é de baillé cappa a eun per de boun-e tsanhón. To pe eun momàn lo sallioi la vouaillà : « me fo scappé to de souite, coutcheun l’è ihó tchappó (tchapó?) i Mèizon-ette é me fo allé lèi baillé cappa » ; é l’a prèi la porta de radze, devàn le prézàn tcheu heucque. Can l’è aroo su lo poste, s’et apesè que l’ii son couèitse. L’a vito bailla-lèi cappa, sensa lèi dii ren, come l’ii comandó a qui l’ayè hisse (hise) pouvouèe. Lo patrón, que nen pouchè pomì de reusté deun halla pozechón avouì eun pèis todzor pi grou su le-z-epole, l’a vouaillà « Te pouchè beun peu arée (aréé?) tchica pi vito ! » é dèi adón l’a todzor baillà plen-a confianse a son sallioi.

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Lo sailloi di Mèizon-ette

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Ita

Le « sailloi » des Maisonnettes

Le propriétaire de l’alpage des Maisonnettes avait à son service un bon sailloi qu’il laissa sur place à la désalpe pour qu’il continue encore son travail avant l’arrivée de l’hiver et garde soigneusement la production de l’été jusqu’au moment de la descente. Toutefois un dimanche, à la sortie de la Messe, le maître aperçut son domestique accompagnant tranquillement les jeunes de la paroisse qui se dirigeaient vers le café de Fossaz. Il pensa tout de suite à ses fontines, abandonnées à la convoitise des voleurs et décida, sur le champ, de donner une belle leçon à ce jeune insouciant. Il partit précipitamment vers l’alpage, son oizì sur les épaules. Arrivé à la cave de l’alpage, il n’eut pas de grandes difficultés à ouvrir la porte, il entra tout satisfait et, à la faible lueur d’une bougie, commença à examiner les fontines qu’il voulait emporter. Il en choisit trois parmi les meilleures et, les ayant placées sur son « oiseau », il se dirigea vers la sortie. Mais au beau milieu de la porte une force inconnue le bloqua raide. Il ne pouvait plus faire le moindre mouvement, son poids de fontines colle´ sur ses épaules. Et le temps ne passait plus, comme s’il était paralysé lui aussi sur la porte de la cave. Entre-temps, au village, les jeunes étaient arrivés au café sans trop se hâter, ils avaient commandé à boire, tout en ayant pris le loisir de se taquiner et d’entonner quelques jolis chants. Tout d’un coup le saleur s’exclama : « Je dois m’en aller tout de suite, quelqu’un a été saisi aux Maisonnettes et je dois immédiatement le délivrer ». Il prit la porte, à toute vitesse, au grand étonnement des présents. Arrivé sur le lieu, notre sailloi, s’apercevant qu’il s’agissait de son maître, s’empressa de le libérer, sans rien lui dire, comme il était prescrit à ceux qui avaient ces pouvoirs. Quant au maître, qui n’en pouvait plus de rester dans cette position et avec un poids toujours plus lourd sur les épaules, s’écria : « Tu aurais bien pu arriver un peu plus tôt ! » et depuis lors il se fia toujours aveuglement à son sailloi.

Fra

Le « sailloi » des Maisonnettes

Le propriétaire de l’alpage des Maisonnettes avait à son service un bon sailloi qu’il laissa sur place à la désalpe pour qu’il continue encore son travail avant l’arrivée de l’hiver et garde soigneusement la production de l’été jusqu’au moment de la descente. Toutefois un dimanche, à la sortie de la Messe, le maître aperçut son domestique accompagnant tranquillement les jeunes de la paroisse qui se dirigeaient vers le café de Fossaz. Il pensa tout de suite à ses fontines, abandonnées à la convoitise des voleurs et décida, sur le champ, de donner une belle leçon à ce jeune insouciant. Il partit précipitamment vers l’alpage, son oizì sur les épaules. Arrivé à la cave de l’alpage, il n’eut pas de grandes difficultés à ouvrir la porte, il entra tout satisfait et, à la faible lueur d’une bougie, commença à examiner les fontines qu’il voulait emporter. Il en choisit trois parmi les meilleures et, les ayant placées sur son « oiseau », il se dirigea vers la sortie. Mais au beau milieu de la porte une force inconnue le bloqua raide. Il ne pouvait plus faire le moindre mouvement, son poids de fontines colle´ sur ses épaules. Et le temps ne passait plus, comme s’il était paralysé lui aussi sur la porte de la cave. Entre-temps, au village, les jeunes étaient arrivés au café sans trop se hâter, ils avaient commandé à boire, tout en ayant pris le loisir de se taquiner et d’entonner quelques jolis chants. Tout d’un coup le saleur s’exclama : « Je dois m’en aller tout de suite, quelqu’un a été saisi aux Maisonnettes et je dois immédiatement le délivrer ». Il prit la porte, à toute vitesse, au grand étonnement des présents. Arrivé sur le lieu, notre sailloi, s’apercevant qu’il s’agissait de son maître, s’empressa de le libérer, sans rien lui dire, comme il était prescrit à ceux qui avaient ces pouvoirs. Quant au maître, qui n’en pouvait plus de rester dans cette position et avec un poids toujours plus lourd sur les épaules, s’écria : « Tu aurais bien pu arriver un peu plus tôt ! » et depuis lors il se fia toujours aveuglement à son sailloi.