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Documàn

La complente de l’ano

Quemeun-a: Vapeleunna
Catégorì: Poéziye

Catsoù i baou,
To solétte
Mezatto, mezatto.
Lo mouro pe la retse.

Si beun que si pa dzen :
N’i le bouigno tro lon,
La queuvva tro queurta,
L’étsin-a épelefrae.

É le coquette…
Le coquette prèdza pa !
Totte consemae.

Si é ba pe le tsarie
N’i melatoù de dreudze,
De dzoalle, de fen,
De pecaille.

Si pe la pouyà
Tanque i mayèn.

Totta la viya n’i sentì de bétize :
Fou comme eungn ano,
Tîtì comme eungn ano,
Brâillì comme eungn ano,
T’i pire queungn ano…

Aya,
Si per lé,
Pe s’amezé,
Fan la fita a l’ano.

É mè si pa
se déo riye ou ploé.

Ouè, le-z-ommo son gramo !
L’è vrèi que si pasèn
É n’i todiloùn gâgnoù mon betsón

Mon queur
L’è euncó site d’euntèn
Can lo Bon Djeu l’è néissì...

É mè, lé protso,
N’arió pousù lo toutsé...
Pe lèi dée mersì.

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La complente de l’ano

Documàn pdf (205 KByte)

Ita

La complainte de l'âne

Enfermé dans l’étable,
Tout seul
Je pense, je pense...
Le museau dans la crèche.

Je sais que je ne suis pas beau :
J’ai les oreilles trop longues,
La queue trop courte,
Le dos pelé.

Et les sabots…
Les sabots n’en parlons pas !
Tout usés.

Montant et descendant les ruelles
J’ai colporté du fumier,
Des javelles de blé, du foin
De la nourriture.

Arpentant la pente (montée ?)
Jusqu’à l’alpage.

Toute ma vie j’ai entendu de bêtises :
Fou comme un âne,
Têtu comme un âne,
Hurler comme un âne,
T’es pire qu’un âne...

Maintenant,
Là-haut,
Pour s’amuser,
Il font la Fête de l’âne.

Et moi je ne sais plus
Si je dois rire ou pleurer.

Oui, les hommes sont méchants !
Il est vrai que je suis patient
Et j’ai toujours gagné mon pain.

Mon cœur
Est encore celui d’autrefois
Quand le Bon Dieu est né…

Et moi, tout près,
J’aurais pu le toucher…
Pour lui dire « merci ».

Fra

La complainte de l'âne

Enfermé dans l’étable,
Tout seul
Je pense, je pense...
Le museau dans la crèche.

Je sais que je ne suis pas beau :
J’ai les oreilles trop longues,
La queue trop courte,
Le dos pelé.

Et les sabots…
Les sabots n’en parlons pas !
Tout usés.

Montant et descendant les ruelles
J’ai colporté du fumier,
Des javelles de blé, du foin
De la nourriture.

Arpentant la pente (montée ?)
Jusqu’à l’alpage.

Toute ma vie j’ai entendu de bêtises :
Fou comme un âne,
Têtu comme un âne,
Hurler comme un âne,
T’es pire qu’un âne...

Maintenant,
Là-haut,
Pour s’amuser,
Il font la Fête de l’âne.

Et moi je ne sais plus
Si je dois rire ou pleurer.

Oui, les hommes sont méchants !
Il est vrai que je suis patient
Et j’ai toujours gagné mon pain.

Mon cœur
Est encore celui d’autrefois
Quand le Bon Dieu est né…

Et moi, tout près,
J’aurais pu le toucher…
Pour lui dire « merci ».