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Documàn

Lou mignôt piccatot

Quemeun-a: Vión-a
Catégorì: Otre bague

En 1841 le dialectologue italien Bernardino Biondelli recueillait six versions de la Parabole de l’enfant prodigue en autant de patois valdôtains (Aoste, Ayas, Bard/Donnas, Cogne, Gignod et Valtournenche). Ces six versions constituent de nos jours les plus anciens documents de prose patoise valdôtaine connus. A quelque 170 ans de leur parution, nous estimons qu’il est très important d’en recueillir des versions contemporaines, une pour chaque commune valdôtaine.


Lou mignôt piccatot

Évangile selon Luc
15 : 11-32 du Nouveau Testament


Un ommou y avie doou mignôt. Lou pi dzouven-ou dit ou sin pouppa : « Pouppa, doun-ode-mé lou lôt qué mé veun dou vouhtrou partadzou. É lou pouppa y a béto-se a partadzec lou sin avéi. Cohque dzor apréi, lou pi dzouven-ou y at asembioou to han qué avie é y a partì per in pais vieun vieun, é lèi y a fé foua tot, en fézèn la vita d’in badola.
Can y avie pouméi dé souerhi, eun-a gran fameun-a y at arivoou ente hi pais, é iù aouai y a trouvo-se en mizéi. Endonca y at aloou valat aouì in ommou dou pôst qué y a mando-lou en tsampagni lardzéi lé pourtsat. É hi poou matah y avrèe tan lamoou empiensi-se lou véntrou aouì lé guiân qué mendzooun lé pourtsat, ma poa té : pren-se varda mendzé-le !! Anonca y a réflésì : « Piouzouc lavouéc dou min pouppa y an dé pan tame voulloun é dzo hé, a mouì dé fan !.. ». Bon, voun torna i méiti dou pouppa é i diou : « Pouppa, dz’éc fêt in pitchà contre lou Siel é contre vo. Méétou gnéncaméi d’éhtre mandoou lou vouhtrou mignôt, ma préno-me simpiémàn coumme in vouhtrou valat ».
É soubeut y a partì per aléi i méiti dou sin pae.
Ie nco vieun can lou pouppa y a vi-lou arivéi é… y a pré-se pen-a pè hi poou anfân ; y a couré-yi encontre é y at embrahia-lou, é y a couato-lou dé tsi. Lou mignôt alora y a deu-yi : Pouppa, dz’éc fé pitchà contre lou Siel é contre vo : méétou pouméi d’éhtre mandoou lou vouhtrou anfân ! ». Ma lou pae y a deut i sin valat : « Vitou, pourto-me hé lou pi béi vehtì é vehtiso-lou. Bétode-iè in an-éi ou dèi é dé tsouhie i péc. Alode préne lou véi grôs. Mahode-ló. Mendzèn é fézèn feuhta, perqué lou min mignôt qué n’en hé ie mor é y a tournoou a vivre, ie perdì é n’en torna trouo-lou. É quiut y an béto-se a fae feuhta.
Lou mignôt pi viéi ie ent’i tsan. En tournàn i méiti y a sentì soun-éi é danhéc. Endonca y a mandoou a in valat qué zaméi acapitovve. É hitta y a rehpoundi-yi : « Lou tin frèe y a tournoou. É lou pouppa y at amahià lou véi grôs, a coza qué y at adéi vi-lou en bon-a salutti ».
Ma countatch, é poa té… : lou frèe pi viéi dé médiât y at enrabio-se é réfuzoe finque d’entréi ! É ou sin pae, qué y avie sourtì pè mandé-lou, y a rébéco-yi : « Y è dé bruva qué dzo travayou pè hitta mézón é dz’éc to dé lon fêt han qué éde ourdoun-o-me é poou in cou éde ehtoou bon dé doun-é-me in tsévrèi pè fa feuhta aouì lé min amis. Ma distoù qué arive hitta hé, apréi qué y a pico-se to han qué t’a doun-o-yi atacoou di balourde, éde fêt andereteua amahéc per sé lou véi grôs !! ».
Lou pouppa lou lesse dée é pi i rehpón : « Teu, lou min braou botcha, t’ic to dé lon aouì mé, é to han qué y et a mé y et a té. Ma falie bin fa feuhta é éhtre countàn ; perqué lou tin frèe ie mor é ayà torne vivre, ie perdì é n’en torna trouo-lou ! ».


Evangile selon Luc 15:11-32 du Nouveau Testament

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Lou mignôt piccatot

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Ita

L’enfant prodigue

Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».

Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament

Fra

L’enfant prodigue

Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».

Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament