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L’oya é lo troglo

Comune: Challand-Saint-Victor
Categoria: Racconti per bambini

Seutta l’é la conta fran drola, entre l’oya é lo troglo. « Véén couì y et bon dé volé pieu at su pé lo sil ? », campe lai lo troglo. Pé cominsì l’oya fèi gnenca cas a la tchoza ma pé finì, totchà dundèn son orgueui, l’achète. « Poo troglo - pense l’oya - comèn t’a la fèi de gagnì ? T’it l’ozé lo piquió é délicà que y at fet lo Bon Guieu é mè sèi la réa dou sil ».
In songèn a seutta tchoza, l’oya invre se grose ale é sé campe dundèn lo vouiddo. Eunna quieurta désante é apré su, souténouà é portà da l’ar tchada que l’apré dunì rémounte lé mountagne. Man man qué mountae lé paéi, couattà dé bréngue é de pessé, y aon dja lasà la piasa a l’erba frésa dé mountagna, é apré a la nèi biantcha dé guiasì. Lé mite, ou fon de la valada, saon renque dé piquiode matche grize, perdouè dundèn lo ver di pra é l’ardjèn di torèn.
Ma l’oya n’ae panco prou, voulae fàye-la véré o troglo. É paè, in fézèn de gro tor, tchertchae atre couràn é mountae incoa. Dé couràn todjor pieu frésé é pieu rée, malée à soumettre ; de couràn a rétugnì avó lé alé inverte, pé pa fae-se scapé gnenca un fi d’erba.
Oa, de su lai, se vèae renque lo sil bleu, é lo solèi y ée que eunna lumiéa biantcha sensa chaleur.
Y at aruvà o limite què y ae panco dépasà, gnenca can, pién-a dé forse é de curiosité, y ae défià lo Bon Guieu. Ma si co son orgueuil n’ae panco prou é pae, avó un darì sfor, l’oya sé campe désù un otra couràn, réa é djalà comèn lo queuss... é su !
Tot outor y é renmà que lo silanse ; l’oya sentisae lo sin cour batre pè lo sfor é l’er l’ie si forta què scapae ou mintèn de-z-ale totte alardjà pé la tugnì incó un momèn : jamai - jamè y ae mountà paé at : « Couì sat se lo troglo aruvve incoa a mé vére dé lai in bas », pensae l’oya, piéa de fierté, ma in si momèn, in djirense, y é sembiae de sentì un « tchépì » ?
Y ée lo troglo, y ae catcha-se dézot la sin ala é y ae restà lai to si tén. Lo troglo y ée pae piquió que l’oya y ae gnenca apersu-se dé si cor sensa pés, é y ae porta-lo tanque su lai ! Oa, dézot son regar stoun-à, lo troglo se grempae su pé lo sin cropión. Aruvà o do dé l’oya, ou mintén dè sé grose ale, lo troglo in aviten-se outor, fèi un piquiot saout é : « Djèi gagnà la compétisión, dit a l’oya. Oa, pé piézì, porta-mè in bas que seu fèi paé fret ».
Apré si jor lai l’oya y a ubia-se dou sin orgueui é lo troglo, demandà co ozé di fret, tcherce dé vaì son cour djalà in partadjèn lo ni avó d’atre troglo, dundèn lé lon mis dé l’ivér.

Introd – conta oralla que Daniel Fusinaz l’a requeillà é adatà


Troglodyte mignon. Avó sé casque 10 gramme de pés, lo troglo y ét lo pieu piquió ozé d’Oroppa apré lo roitelet. Dé caatée solitée é indipendèn, tchaque male révendique san partadjo lo sin territée. Y é curious qué dundèn lé gran fret seutta carestécca dé solitude sé prézénte. In tchi momèn tchertche la compagnì dé sé sembiabio pé passé la nit insémbio rupaà é pé assoudé-se un avó l’atro.

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L’oya é lo troglo

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L’aigle et le troglo

Voici l’histoire de l’étrange pari entre l’aigle et le troglo (*) : «Voyons-nous qui sait monter plus haut dans le ciel ? » lance le troglo. Sur le coup l’aigle ne prête même pas attention à ces mots mais pour finir, touché dans son orgueil, il accepte le défi. « Pauvre troglo – pense l’aigle – comment crois-tu l’emporter ? Tu es l’oiseau le plus petit et le plus frêle que le bon Dieu ait envoyé sur terre et moi je suis le seigneur des airs».
En songeant à cela, l’aigle déploie ses grandes ailes et se jette dans le vide. Une courte descente, et puis… en haut ! Soutenu et porté par l’air chaud qui l’après-midi remonte les pentes. Au fur et à mesure qu’il montait, les parois recouvertes de mélèzes et de sapins cédaient la place au gazon, aux rochers instables et, pour finir, aux neiges blanches des glaciers. Les maisons, au fond de la vallée, n’étaient plus que des petites taches grises, perdues dans le vert des prairies et l’argent du torrent.
Mais l’aigle n’en avait pas assez, il voulait bien lui faire voir au troglo… Et comme-ça, en traçant des grands cercles, il cherchait d’autres courants et montait encore. Des courants de plus en plus froids et raréfiés, difficiles a maîtriser ; des courants à retenir avec les ailes tendues pour ne pas en perdre un brin.
Maintenant, de là-haut, on ne voyait que l’azur du ciel, et le soleil n’était qu’une lueur blanche sans chaleur. Il était arrivé à la limite qu’il n’avait jamais dépassée, même pas quand, tout jeune, plein de force et de curiosité, avait défié le bon Dieu. Mais cette fois-ci son orgueil en demandait plus et ainsi, avec un ultime effort, l’aigle se jetta sur un autre courant, raréfié et glacial comme le vent de l’hiver… et il monta encore.
Tout autour ce n’était à présent que silence ; l’aigle entendait son cœur battre par l’effort et l’air était si éthéré qui s’échappait entre les plumes des ailes, tendues au maximum pour le retenir un peu plus : jamais il était monté si haut. « Qui sait si le troglo me voit encore de là-bas – songeait l’aigle, comblé de fierté – mais en ce moment, se retournant, ne lui semble-t-il pas d’entendre un tchépi ?
C’était le troglo : il s’était caché sous son aile et il y était resté tout ce temps. Le troglo était si petit que l’aigle ne s’était même pas aperçu de ce corps sans poids, et l’avait transporté jusque là. Maintenant, sous son regard incrédule, le troglo lui grimpait sur la croupe. Une fois atteint le dos, entre les deux grandes ailes de l’aigle, le troglo jette un regard autour de lui, fait un petit bond et : « J’ai gagné le pari – dit-il à l’aigle – maintenant, s’il te plaît, ramène-moi en bas, ici il fait si froid ».
Depuis ce jour-là, l’aigle a oublié son orgueil et le troglo, appelé aussi « oiseau des froidures », essaye de guérir son cœur glacé en partageant le nid avec ses semblables, pendant les longs mois d’hiver.

Introd - récit oral recueilli et adapté par Daniel Fusinaz

(*) Troglodyte mignon. Avec ses quelques 10g de poids, le troglo est le plus petit oiseau d’Europe après le roitelet. De caractère solitaire et indépendant, chaque mâle revendique son territoire. Curieusement, par les grands froids, cet instinct de solitude s'efface. Á ce moment, il cherche la compagnie de ses semblables pour passer la nuit ensemble dans un abri et se réchauffer ainsi les uns contre les autres.

Fra

L’aigle et le troglo

Voici l’histoire de l’étrange pari entre l’aigle et le troglo (*) : «Voyons-nous qui sait monter plus haut dans le ciel ? » lance le troglo. Sur le coup l’aigle ne prête même pas attention à ces mots mais pour finir, touché dans son orgueil, il accepte le défi. « Pauvre troglo – pense l’aigle – comment crois-tu l’emporter ? Tu es l’oiseau le plus petit et le plus frêle que le bon Dieu ait envoyé sur terre et moi je suis le seigneur des airs».
En songeant à cela, l’aigle déploie ses grandes ailes et se jette dans le vide. Une courte descente, et puis… en haut ! Soutenu et porté par l’air chaud qui l’après-midi remonte les pentes. Au fur et à mesure qu’il montait, les parois recouvertes de mélèzes et de sapins cédaient la place au gazon, aux rochers instables et, pour finir, aux neiges blanches des glaciers. Les maisons, au fond de la vallée, n’étaient plus que des petites taches grises, perdues dans le vert des prairies et l’argent du torrent.
Mais l’aigle n’en avait pas assez, il voulait bien lui faire voir au troglo… Et comme-ça, en traçant des grands cercles, il cherchait d’autres courants et montait encore. Des courants de plus en plus froids et raréfiés, difficiles a maîtriser ; des courants à retenir avec les ailes tendues pour ne pas en perdre un brin.
Maintenant, de là-haut, on ne voyait que l’azur du ciel, et le soleil n’était qu’une lueur blanche sans chaleur. Il était arrivé à la limite qu’il n’avait jamais dépassée, même pas quand, tout jeune, plein de force et de curiosité, avait défié le bon Dieu. Mais cette fois-ci son orgueil en demandait plus et ainsi, avec un ultime effort, l’aigle se jetta sur un autre courant, raréfié et glacial comme le vent de l’hiver… et il monta encore.
Tout autour ce n’était à présent que silence ; l’aigle entendait son cœur battre par l’effort et l’air était si éthéré qui s’échappait entre les plumes des ailes, tendues au maximum pour le retenir un peu plus : jamais il était monté si haut. « Qui sait si le troglo me voit encore de là-bas – songeait l’aigle, comblé de fierté – mais en ce moment, se retournant, ne lui semble-t-il pas d’entendre un tchépi ?
C’était le troglo : il s’était caché sous son aile et il y était resté tout ce temps. Le troglo était si petit que l’aigle ne s’était même pas aperçu de ce corps sans poids, et l’avait transporté jusque là. Maintenant, sous son regard incrédule, le troglo lui grimpait sur la croupe. Une fois atteint le dos, entre les deux grandes ailes de l’aigle, le troglo jette un regard autour de lui, fait un petit bond et : « J’ai gagné le pari – dit-il à l’aigle – maintenant, s’il te plaît, ramène-moi en bas, ici il fait si froid ».
Depuis ce jour-là, l’aigle a oublié son orgueil et le troglo, appelé aussi « oiseau des froidures », essaye de guérir son cœur glacé en partageant le nid avec ses semblables, pendant les longs mois d’hiver.

Introd - récit oral recueilli et adapté par Daniel Fusinaz

(*) Troglodyte mignon. Avec ses quelques 10g de poids, le troglo est le plus petit oiseau d’Europe après le roitelet. De caractère solitaire et indépendant, chaque mâle revendique son territoire. Curieusement, par les grands froids, cet instinct de solitude s'efface. Á ce moment, il cherche la compagnie de ses semblables pour passer la nuit ensemble dans un abri et se réchauffer ainsi les uns contre les autres.