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L’ours é ou piquiot berdjé

Comune: Lillianes
Categoria: Racconti per bambini

Int’euna mazoùn souotta protcho da fouré vivavoun eun ommo é ou seu piquiot nevoù. Vardavoun na troppa dé rabéi qu’ou mat, souvèn, ou lardjava int’o coumùn perqué sé dévava vardè l’erba di pra, chiè-la é intchossé-la int’ou fén-é por l’ivernaya di béstche.
Int’a fouré y éra euna raya é na rouza pourtava l’éva a euna piquioda gouya. Ou piquiot berdjé, teuit i djor, ou sé fermava lo per fè béve i soe fié avàn dé ritiré-le é trémente é quintava : « Dés… Dézévoûit… Vintissinc… Trentésés… Caranténò… Sincantécattro…».
Euna matìn qu’ou y éra lo, ou vi arrivè eun gro ours qu’ou i dé, in fézàn sembiàn d’attaquè i fié : « A fouré et miò é i toe béstche y an gnente a qué fè, sé ».
Ou berdjé ou impria : « Lassa stè i miè rabéi, ou moué pèregràn é mé y avèn mocca sou sé por vive ».
Aloura l’ours ou sé drissa si soe patte dé daré é i dé : « Voui doun-è-te euna chansa : sé t’i boun d’indévin-è ou moué adjo… lasso stè i toe fié. Torno sé demàn, a mèma oura ».
Ou piquiot berdjé, spouontà, torna a mazoùn é cunta teut a ioù se pèregràn. Ou viéi yi pensa seu eun moumèn é peu i dé : « Tracasse-té pa. Sé mé coumèn fréguè-lo… Qué sé dézessa jamè qu’eun gro ours et pieu feurp qu’eun viéi ommo ! Scoute-mé bièn : apreu dinè té vé lardjè i rabéi, préme d’abeteude, ma trémente té vé queuye teutte i vatchérotte qué té vi é té taye i bétchét dé teutte i verne qué té trovoue ».
Ou boffa ou fé préme a dé-ie ou pèregràn é teut l’apreu dinè ou queui i vatchérotte, ou taya i bétchét é ou mountoun-a teut dapé a gouya.
Cant oumbrin-a, ou ritira i soe béstche, peu ou torna nt’a fouré por taquè i vatchérotte é i bétchét a dé fisselle qu’ou tira da na pianta a l’atra, tout outor da raya da gouya. Peu, ou sé catcha é ou attòn.
A léva da lun-a, l’ours ou arriva é, drissà si soe patte dé daré, ou ista a boutcha uverta in viàn teut sé tchandjémèn é ou sé beutta a dansè é a tchantè :

« Qué de vatchérotte, qué dé foyotte…
Malgrè i mié sent an i n’é jamè viu-nen otàn ! »

Ou boffa, teut countèn dé sen qu’a sentì, a pén-a a lun-a a catcha-se daré di mountagne ou torna a mazoùn.
Ou djor apreu, tranquì, ou porta béve i se rabéi a gouya.
Seubit arriva l’ours é, danquian-se, ou sé léva si soe patte dé daré é ou demanda : « Aloura, té sé di-me quèint an y é ? ».
« T’i sent an é et oura qué té té nen t’esse ! », i respoùn ou mat.
L’ours, enradjà, sé roudja na patta, scappa ou foun da broussaya é depeu y an jamè pieu viu-lo.

Tiré de : Alexis Bétemps, Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection Le miel des contes, Imprimerie Slatkine, Genève 2006

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L’ours é ou piquiot berdjé

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Ita

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006

Fra

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006