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Le Coronavirus chez nous

24 avril 2020

Dès les premiers jours de l’année, des nouvelles inquiétantes provenant de l’autre bout du monde commencèrent à circuler, concernant un virus qui semblait avoir de sérieuses conséquences sur les personnes et pour lequel il n’y aurait pas de remède.

Tout le monde suivait avec inquiétude ce qui se passait là-bas mais, cependant, la vie quotidienne continuait à suivre son cours. Ici, en Vallée d’Aoste, nous avons participé à la Foire de Saint-Ours et aussi fêté le Carnaval, convaincus que nous n’aurions pas été touchés par la maladie et que celle-ci ne serait pas arrivée chez nous, jusque dans nos si belles montagnes.

Malheureusement, tel n’a pas été le cas : on nous a demandé de rester chez nous, de ne pas sortir sinon en cas d’extrême nécessité. Au début, on a pris ça pour une nouvelle aventure : les écoles fermées, le travail suspendu… on avait un peu l’impression d’être en vacances. Puis nous avons assisté, le soir, à des déclarations, qui ressemblaient à des bulletins de guerre, qui annonçaient le nombre de victimes, déclarations qui faisaient croître l’angoisse et l’inquiétude.

Nous étions tous en attente, comme si le temps s’était arrêté. On attendait. On attend. Quoi ?

De pouvoir sortir, de pouvoir reprendre notre vie de toujours, de pouvoir travailler et aller à l’école, de pouvoir faire tout ce dont nous nous plaignions mais qui, cependant, nous manque.

Quelqu’un a aussi dû subir la maladie de personnes chères ou d’amis, d’autres se sont sentis suffoqués par la peur des conséquences. Espérons que pour eux tout se soit résolu pour le mieux et, au moins, qu’ils aient été accompagnés par quelqu’un qui leur a tenu la main et qui a pu leur venir en aide. 

Dans un certain sens, cette crise nous a probablement servi pour nous arrêter un moment. Pour donner plus de valeur à un baiser, à une caresse, à notre travail, à l’école. Il y en a qui, ayant plus de temps à passer ensemble, ont pu approfondir la connaissance de leur voisins et même de leur propre famille. Nous avons redécouvert le sens de l’aide.

Dans ces moments difficiles, ce qu’il y a eu de plus beau est d’avoir assisté à tant de témoignages de solidarité entre les personnes et à la capacité de trouver des solutions pour se sentir plus proches malgré les distances.

Certains affirment qu’avec la reprise des activités, tout changera, que les gens ont vraiment compris ce qui compte le plus dans leur vie et quelles sont leurs priorités.

Quant à moi, je ne sais pas ce qui arrivera. Il est certain que la peur, l’inquiétude, l’isolement, les mesures d’espacement, le fait de ne pas pouvoir se toucher et s’embrasser resteront imprimés dans la mémoire des gens. Recommencer ne sera pas facile.

Il ne faut pas se laisser conditionner pas tout cela. Relevons-nous, fiers, prêts à donner le meilleur de nous-mêmes et à démontrer que rien ne peut nous abattre, rien ne peut nous empêcher d’être ce que nous sommes !

Alors, courage ! Continuons à lutter ! Il faut résister et puis, lentement, nous reviendrons à la normalité, tout en conservant dans un coin de notre cœur cette sensation que nous ressentons, cette envie de recommencer, de faire, de conquérir le monde.

Bonne chance à tous, du fond du cœur.